vendredi 11 mars 2011

Homard éclaté, façon Deyrolles





Hier, balade de quartier - Le magasin Deyrolles, rue du Bac à Paris, a été reconstitué après l'incendie qui l'avait dévasté =  curiosités, gemmologie, entomologie, animaux empaillés, planches éducatives, merveilles de  papillons, coléoptères, on dirait des danseuses, des feuilles vertes........et crabes et homards "éclatés"  - une oeuvre d'art.



mercredi 2 mars 2011

RIOM : encore une bonne Minute d'arrêt



Allez, encore un petit coup du Président Alzuyeta, de la Cour d'appel de Riom, instigateur de cette prose judiciaire et néanmoins réjouissante qui donnait raison à un malheureux que sa compagnie d'assurance lâchait :

"La Caisse nationale de prévoyance qui garantit le risque invalidité-décès des citoyens a refusé la prise en charge des prêts contractés par Clovis, agriculteur, à Saint-Georges-d’Aurac (254 âmes) en Haute Loire, aux motifs d’une part que son médecin contrôleur a déclaré que l’assuré, atteint d’une lombo-sciatique gauche, n’était point en mesure de reprendre sa profession, mais pouvait en exercer une autre, et d’autre part que le contrat d’assurance prévoit une garantie en cas « d’impossibilité de reprendre une activité professionnelle » :

Attendu que par un jugement excellent, tant par sa rédaction dans un français élégant que par ses arguments juridiques extrêmement pertinents, le Tribunal du Puy-en-Velay a fait litière des arguties de ladite Caisse qui, ayant cru bon de relever appel, s’obstine dans sa vue néolithique des choses …

Attendu que Clovis pourrait en pure théorie être clarinettiste, professeur de chinois, répétiteur de bridge, ravaudeur de caleçons, et qui sait quoi encore, de même qu’il pourrait s’élever au niveau des mathématiques les plus éthérées, tel ce paralytique célèbre qui manie les machines les plus complexes par les seuls mouvements de ses yeux ;

que dans cette perspective, ainsi que l’a remarquablement fait observer le Conseil de Clovis,  la totalité des contrats conclus par ladite Caisse seraient inopérants (hormis les rarissimes cas de malades plongés dans un coma profond) ; qu’il s’agirait alors d’une souscription généralisée de contrats que l’on saurait d’avance mort-nés – puisque hormis les comas profonds, tous les assurés pourraient un jour reprendre « une » activité,

qu’en tout cas, pour l’instant, la Caisse nationale entendant la clause litigieuse dans un sens  avec lequel cette clause ne pourrait produire aucun effet, ladite clause doit s’entendre dans le sens donné par Clovis, le seul avec lequel elle peut avoir quelque effet ;

Dans ces conditions, l’excellent jugement sera confirmé"


Faut dire quand même qu'il s'est fait tacler par la Cour de cassation, mais l'arrêt de Riom reste culte.



mardi 1 mars 2011

Roucoule, ma poule

A Clermont ferrand, sur la demande d’un voisin incommodé, le Tribunal avait ordonné la destruction d’un poulailler bruyant. Dépité, le maître de la volaille fait appel. Pour sauver le poulailler, le Président Alzuyeta de la Cour d’appel de Riom prend la mouche et la plume (c'est le cas de le dire...) pour nous pondre les motifs suivants =

Attendu que la poule est un animal anodin et stupide, au point que nul n’est encore parvenu à le dresser, pas même un cirque chinois; que son voisinage comporte beaucoup de silence, quelques tendres gloussements et des caquètements qui vont du joyeux (ponte d’un œuf) au serein (dégustation d’un ver de terre) en passant par l’affolé (vue d’un renard); que ce paisible voisinage n’a jamais incommodé que ceux qui, pour d’autres motifs, nourrissent du courroux à l’égard des propriétaires de ces gallinacés; que la cour ne jugera pas que le bateau importune le marin, la farine le boulanger, le violon le chef d’orchestre, et la poule un habitant du lieu-dit La Rochette, village de Salledes (402 âmes) dans le département du Puy-de-Dôme."

(Cour d’appel de Riom, 1ère chambre civile, 7 septembre 1995.) 

Aloys Zolt, dompteur de rêves.


Au milieu du XIXème, un ouvrier teinturier qui s'y connaissait en couleurs et qui aimait les livres, et qui en avait lus, et qui en avait vus... prit un pinceau et sa main rêvassa longtemps sur le papier - il a fait un somptueux bestiaire, rien que pour lui - par chance, on a trouvé et on a gardé ces aquarelles du modeste Aloys ZOLT - elles m'enchantent - en voici une parmi........une trentaine toutes plus curieuses et fabuleuses les unes que les autres = singes, serpents, dodo, caïman, rhinocéros, barbiroussa... qu'il a  mis là pour l'éternité dans une jungle de rêve

Si ça vous plait, je peux vous en coller d'autres dans mon blog. Vous n'avez qu' à dire.